VANVES ACTUALITE

Son nom d'artiste est NATOO. C'est une star sur Youtube avec des millions de vidéos vues. Elle habite Vanves

icone-natoo.jpg

 

NATOO   interwiewée sur le site de l'Expresse :

 

 

Natoo, l'ex-policière devenue une "Icônne" sur Youtube

La Youtubeuse Natoo, publie une vidéo par mois environ. Pour chacune, elle a besoin "d'environ 10 jours de travail".

La Youtubeuse Natoo, publie une vidéo par mois environ. Pour chacune, elle a besoin "d'environ 10 jours de travail".

Avec l'aimable autorisation de Natoo

 

Avec ses amis et collègues -Norman, Squeezie, Enjoy Phoenix-, Nathalie "Natoo" Odzierejko sera à Vidéo City, le "salon des youtubeurs", les 7 et 8 novembre porte de Versailles. L'occasion d'évoquer ses futurs projets, la télévision, Internet et son salaire.

Il y a encore trois ans, elle était policière. Aujourd'hui, Natoo, 30 ans, Nathalie Odzierejko de son vrai nom, est une des stars françaises de Youtube. Moins connue que ses collègues et amis Norman, Cyprien, Squeezie ou Enjoy Phoenix, elle jouit tout de même d'une large et fidèle communauté sur les réseaux sociaux: 920 000 fans sur Instagram, 560 000 sur Facebook, 279 000 sur Twitter et surtout 1,8 million d'abonnés sur Youtube pour un total de 161 millions de "vues".  

Forcément, quand on l'invite à Vidéo City, "le salon des youtubeurs", les 7 et 8 novembre porte de Versailles, elle est en tête d'affiche. 

 

Une destinée à laquelle elle ne s'attendait pas. "Ça faisait trois ans que j'étais policière [depuis 2009, NDLR], et puis c'est arrivé comme ça. Je faisais des vidéos avec des amis, c'était mon passe-temps et j'ai voulu sauter le pas", confie-t-elle à L'Express. Une envie aussi de s'évader, "d'apporter un peu de légèreté par rapport à mon travail où je prenais des risques tous les jours", évoquant "un coup de poing en plein visage, un jour". Après des débuts convaincants, elle prend "deux années de mise à disposition", puis démissionne en 2012. "Je préfère ce que je fais aujourd'hui", résume-t-elle, guillerette. 

"Je n'aime pas trop qu'on me colle une étiquette"

Trois mois après avoir commencé, elle est repérée par le collectif 10 minutes à perdre et rapidement mise en relation avec la bande des futurs grands: Keumar -son compagnon actuel-, Norman, Hugo, etc. "On finit tous par se rencontrer en soirée, explique-t-elle. On fait le même travail, on partage les mêmes passions." 

Chacun a tout de même son propre style. Natoo, friande d'humour potache façon "les Inconnus, les Nuls ou les Robins des bois", aime s'inspirer de ses expériences personnelles: "Mes galères, celles de mes amies, ou les choses qui m'énervent comme les publicités pour les produits hygiéniques dans lesquelles les femmes sourient comme des débiles". Ce qui lui inspire d'ailleurs l'une de ses vidéos les plus célèbres (7,7 millions de vues): 

 

Elle refuse néanmoins qu'on lui colle l'étiquette "humour pour femmes". "Quand je regarde mes statistiques sur Youtube, c'est 55% de filles", note-t-elle. Et si ses fans paraissent très jeunes lors des séances de dédicaces-, elle n'a pas pour autant "envie de parler uniquement à une tranche d'âge précise". 

Féministe? "Complètement"

Elle accepte, en revanche, le qualificatif féministe. "Au début, je ne pensais pas l'être car je croyais que c'était 'les femmes qui n'aiment pas les hommes'. Mais pas du tout... Je suis dans un féminisme très simple, qui consiste à dire qu'hommes et femmes sont égaux et qu'il faut du féminisme pour l'égalité. Je peux vous donner l'exemple très connu des salaires en France [les hommes sont davantage payés pour le même travail, NDLR], mais il y a d'autres combats dans le monde: les mariages forcés, la lapidation, etc." 

Quant à la presse féminine, Natoo n'épargne pas. Elle se remémore ses premières réserves, alors adolescence, quand elle se "sentait mal en refermant les magazines" après avoir vu "ces femmes très grandes et très minces". Dans son vrai-faux magazine Icônne by Natoo, (éd. Privé, Michel Lafon), elle se moque allègrement des clichés véhiculés par cette presse. Une manière "d'aider les jeunes filles à décomplexer par rapport à tout ça", espère-t-elle. 

Icônne by Natoo, ed. Privé Michel Lafon, 13,95€

Icônne by Natoo, ed. Privé Michel Lafon, 13,95€

Privé/Michel Lafon

Une recette payante. Son magazine parodique s'est écoulé à 122 978 exemplaires selon Édistat, "160 000" selon Natoo et son éditeur. À 13,95 euros l'unité, il devrait lui rapporter -selon nos calculs, entre 200 000 et 350 000 euros. Un succès retentissant qui en appelle un autre puisque Natoo est "en train de travailler sur un nouveau livre". Évidemment, ce coup littéraire s'explique en grande partie par sa popularité née sur le Web.  

"C'est tellement bizarre de demander son salaire à un artiste"

Les web-TV, chaînes Youtube, les communautés sont aujourd'hui plus matures et plus rafraîchissantes que jamais. Ce qui permet d'ailleurs aux modèles de se stabiliser, tout comme les revenus. Mais quand arrive la question sur son salaire -tout comme celle sur son contrat avec Michel Lafon-, Nathalie Odzierejko reste évasive, se contentant d'indiquer qu'elle "gagne très bien (sa) vie". Malgré son ton rieur, la question l'agace. 

"Pourquoi on se permet de nous demander ça? C'est tellement bizarre de demander son salaire à un artiste. C'est quelque chose de privé et ça ne regarde que lui. Ça fait cinq ans que ça [les vidéos sur Youtube, NDLR] existe, cinq ans qu'on nous pose la même question à chaque interview. Ça devient très, très lourd. On n'a pas à justifier ce que l'on gagne", s'agace-t-elle, estimant qu'il y a "un manque de considération" à l'égard des Youtubeurs... Qui partagent visiblement son agacement et n'hésitent pas à tourner en dérision les journalistes

Manque de considération ou manque de transparence?

Des arguments sensés. Reste que la question sur le "comment" n'est pas illégitime: l'activité est encore neuve, aucun statut précis n'existe -Natoo affirme être "auto-entrepreneuse"- et ceux qui gagnent leur vie avec leur chaîne sont peu nombreux. Surtout, les mécanismes de rémunération restent très flous et ceux qui acceptent d'en parler sont peu nombreux, du moins en France. Quid des contenus promotionnels de Cyprien ou encore de la dernière ode à Assassin's Creed de Norman et Squeezie?  

 

Ivan Gaudé, cofondateur du magazine spécialisé Canard Pc et Rodolphe Donain, ex-rédacteur en chef de jvn-lesite.net, sont eux aussi troublés par ce mélange des genres. 

D'ailleurs, Natoo -accompagnée de Cyprien et Squeezie- a elle-même récemment publiée une vidéo promotionnelle pour le jeu Lara Croft, dont un nouvel opus sort le 10 novembre. La description indique tout de même "un partenariat" avec Microsoft. "Quand j'ai publié la vidéo, je n'avais pas mis cette mention. Mais on m'a fait la remarque dans les commentaires et des journalistes m'ont conseillé de la rajouter", confesse-t-elle, tout en affirmant qu'elle aime "vraiment fan du jeu" et qu'elle ne fait "que des OP [Opération publicitaire, NDLR] qui lui parlent". 

 

"C'est aux annonceurs de parler d'argent, complète-t-elle. Nous, on a des agents parce que ça nous saoule d'en parler, justement, on ne fait pas notre métier pour ça." 

Le mépris de la "vieille télé"

Sa réussite, d'autant plus marquante qu'elle n'est pas le fait d'une figure connue des médias traditionnels, a fini par provoquer la curiosité du petit écran, et notamment celle de Laurent Ruquier. Invitée dans son émission On n'est pas couché, du samedi 24 octobre, Natoo a fait un passage remarqué, notamment en raison du mépris apparent des chroniqueurs pour l'humoriste et plus largement pour Youtube et Internet. 

"J'aurais dû faire un cours pour leur expliquer Youtube. Ils ne comprenaient pas. Ils ne s'y intéressaient pas non plus, ce qui est dommage en tant que journaliste chroniqueur, regrette-t-elle. Peut-être n'avaient-ils pas bien préparé leur interview?", avance-t-elle, fairplay. Les chroniqueurs ont effectivement accumulé les erreurs: sur fonctionnement de Youtube, l'âge de Cyprien (19 ans selon eux, alors qu'il a 26), etc. 

 

Ou peut-être que la vieille télé panique face au succès d'Internet? "La télévision était là avant Internet, je crois qu'ils n'ont pas suivi la transformation, qu'ils ne cherchent pas à s'adapter. Pourquoi, d'ailleurs, alors que leur truc marche bien? Enfin, je ne sais pas. Même moi je ne regarde plus la télévision", finit-elle pas avouer. Elle n'est pas la seule. 



08/11/2015

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 109 autres membres