MERCREDI 22 AVRIL 2015. Gabriel Attal, Conseiller Municipal PS de Vanves, répond à 3 questions politiques.
Quelle est votre analyse du résultat des élections départementales sur le canton Vanves-Clamart ?
C’est une défaite pour la gauche, personne ne peut le nier. Les deux anciens cantons de Vanves et de Clamart étaient tous les deux à gauche, et pourtant le nouveau canton qui les rassemble a basculé à droite. Nous savions que la bataille serait rude : la droite a gagné Vanves et Clamart dès le 1er tour aux dernières municipales, et les élections intermédiaires ne sont jamais simples pour le parti au pouvoir.
Mais tout n’est pas noir dans ce résultat. Pour le canton d’abord : nombreux étaient ceux qui prédisaient qu’il soit remporté par la droite dès le 1er tour, ça n’a pas été le cas. Pour Vanves ensuite : 47% des voix se sont portées sur des candidats de gauche au 1er tour, là où l’UMP-UDI ont fait 41% et le Front National 12%. Cela montre qu’avec une gauche rassemblée, nous pourrions avoir une vraie dynamique. Dernière satisfaction : le Front national ne progresse que peu en nombre de voix à Vanves.
Qu'avez-vous pensé de la participation du Maire de Vanves, Bernard Gauducheau, au mouvement des maires en colère contre les baisses de dotations ?
Depuis quelques mois, Bernard Gauducheau nous offre un grand numéro d’acteur. A coup de discours, de tribunes dans le « Vanves Infos », de conseils municipaux, il accuse l’Etat d’assécher les finances de Vanves. Sur la forme, je trouve que cela va parfois trop loin : pourquoi avoir tenu ce discours lors de la cérémonie d’accueil des nouveaux Vanvéens qui se tenait quelques jours seulement après les attentats de janvier, alors que la France était encore dans le choc et le deuil ? Quant à la forme, c’est tout simplement faux ! Oui, il y a un vrai effort de fait au niveau national. Les collectivités locales peuvent et doivent elles aussi y participer.
Le millefeuille administratif, les milliers de syndicats d’initiative et autres structures qui se superposent, les dépenses de communication souvent dispendieuses…les marges sont là ! On peut faire mieux avec moins. J’ajoute que si Vanves était dans une situation si difficile, le Maire aurait-il décidé de dépenser 60 000€ pour acheter des Ipads aux élus municipaux ? Aurait-il dépensé des millions d’euros pour l’achat de terrains comme cela a encore été le cas l’an dernier ? J’ajoute que Nicolas Sarkozy, pour qui Bernard Gauducheau a fait campagne lors des dernières présidentielles, prévoyait de réduire les dotations aux collectivités locales de 10 milliards d’euros ! Ce double discours du Maire de Vanves ne tient donc pas, et personne n’est dupe.
Pour les régionales de décembre en Ile-de-France, quel est votre commentaire sur le duel entre Jean-Paul Huchon et Marie-Pierre de la Gontrie pour conduire la liste socialiste ?
La région Ile-de-France n’a jamais été aussi forte que depuis qu’elle est dirigée par la gauche. De grands chantiers ont été ouverts, de grandes réformes ont été menées. Nous le devons à des élus de très grande qualité : Jean-Paul Huchon, le Président de région, Marie-Pierre de la Gontrie, sa 1ère vice-présidente, et tous les conseillers régionaux de la majorité. Il faut que la région Ile-de-France reste à gauche.
Je soutiens la candidature de Jean-Paul Huchon pour conduire la liste socialiste lors des élections de décembre prochain. Parce que son expérience est solide et qu’il faut maintenir le cap face aux grands défis qui nous attendent. Parce que les franciliens savent qui il est, et qu’on ne peut pas perdre de temps à faire connaître notre candidat alors que l’UMP est déjà en campagne depuis plusieurs semaines. Parce qu’il représente toute l’Ile-de-France, il n’est pas le héraut des parisiens ou le champion de la banlieue : il est le chef de file de tous les franciliens. Enfin, il a toute légitimité à rassembler la gauche, parce qu’il est déjà à la tête d’une majorité plurielle qui fonctionne. Quel que soit le résultat de cette primaire interne au Parti socialiste, nous aurons besoin de tous les militants pour gagner en décembre. Dès le soir du vote, il faudra nous mettre en ordre de bataille.
A propos du Front National, êtes-vous dans la ligne de Manuel Valls ?
Oui, incontestablement. Ces derniers mois, le Premier ministre a mené une campagne très forte contre le Front National. Cette action est nécessaire, au moment où l’UMP entretient l’ambigüité et contribue à banaliser ce parti d’extrême-droite.
Le FN trompe les électeurs. Il fait croire que la fermeture des frontières réglerait tous nos problèmes alors que ce serait la faillite assurée pour des milliers de petites entreprises. Il fait croire que la sortie de l’Union Européenne est une solution, alors qu’elle entrainerait la mort de nos exploitations agricoles qui ne bénéficieraient plus de la Politique Agricole Commune. Il fait croire que les étrangers sont la cause des problèmes que connait notre pays, alors que les études montrent qu’ils rapportent plus à la France qu’ils ne lui coûtent. Manuel Valls a rappelé cela, fortement et inlassablement. Avec succès : aucun département n’a été remporté par le Front National lors des dernières élections départementales.
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