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MERCREDI 31 JANVIER 2018. Journée de mobilisation pour la défense des départements de la petite couronne

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Le coup de force des élus pour défendre les départements d’Ile-de-France

>Le Grand Paris|Anne-Sophie Damecour (avec A.V.)| 30 janvier 2018, 21h33 |1
Elus de tout bord, patrons de départements, maires… Ce mercredi à 20 heures, ils se retrouveront sur l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) pour redire leur vision de l’Ile-de-France. (LP/Olivier Corsan.)
 

Pas de disparition des départements de petite couronne, pas de Grand Paris sans grande couronne. Les élus se réunissent nombreux mercredi soir à Boulogne (Hauts-de-Seine) pour redire leur vision de la métropole, alors qu’Emmanuel Macron doit rendre tout prochainement son arbitrage.

Ils n’ont pas l’intention de se laisser faire. Depuis les fuites fin décembre d’un scénario dans lequel les départements de petite couronne disparaîtraient à la faveur de la métropole actuelle, les présidents des sept départements d’Ile-de-France multiplient les actions. Conférences, vœux communs, campagnes de pub… Et ce mercredi soir un grand rassemblement à la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt, pour marteler une fois de plus qu’ils refusent catégoriquement le sort qui leur est réservé par le préfet de région.

Ils plébiscitent une « métropole ambitieuse, solidaire et démocratique », comprendre une métropole incluant les départements de grande couronne et dont les élus seraient consultés, si ce n’est associés. Pour plaider leur cause, les présidents des assemblées jouent la carte de l’union au-delà des clivages politiques. Sauf que ce mercredi soir, le rassemblement penchera très largement à droite avec la présence de Gérard Larcher, président (LR) du Sénat, Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région Île-de-France et Dominique Bussereau, président (LR) de l’assemblée des départements de France.

 

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Stéphane Troussel, président (PS) de la Seine-Saint-Denis et Christian Favier, président (PCF) du Val-de-Marne seront physiquement absents mais ont enregistré des messages vidéos. « Les départements peuvent apparaître comme une forme de contre-pouvoir, d’obstacles aux objectifs du gouvernement », réagit Christian Favier, alors que son rendez-vous avec Emmanuel Macron prévu ce lundi était annulé. « Décidément, le dialogue annoncé à grand renfort de communication peine à s’engager, poursuit-il. Il est beaucoup plus facile de faire élaborer des projets technocratiques, coupés de la réalité par des hauts fonctionnaires qui ne connaissent rien du terrain. »

C’est justement le terrain que les organisateurs du rassemblement de Boulogne ont décidé de mettre en avant. Avec des acteurs économiques et sociaux des sept départements qui prendront la parole au cours de tables rondes. Les patrons des départements ont également décidé de passer à l’action. Ou plutôt à l’inaction, avec une journée « sans département », le 7 février, dont l’objectif est de montrer ce que serait une région sans les compétences assurées par les départements : voirie, collèges, petite enfance…

 

CE QUI LES INQUIETE

Guy Geoffroy (LR), 68 ans, maire de Combs-la-Ville et président de l’Union des maires de Seine-et-Marne:

« La question qui nous inquiète n’est pas le futur périmètre du Grand Paris, mais que veut le gouvernement pour la région capitale ? Nous ne le savons pas. Si son objectif est de supprimer et de démolir les départements et les villes — les plus anciennes institutions de France — qui assurent solidarité et liens de proximité avec leurs habitants, qu’il le dise. Si son objectif est de bâtir un ensemble qui fera beau sur le papier pour le plaisir de réformer, qu’il le dise. Sur ce sujet, soit le gouvernement avance masqué, soit il avance dans le brouillard. Mais aucun de ces deux chemins ne le mènera à bon port.»

Bernard Benoist, 70 ans, président de l’entreprise Union des compagnons paveurs, à Bonneuil (Val-de-Marne):

«Supprimer le département met en danger les entreprises. On risque de se retrouver avec une massification des marchés qui va éloigner les artisans, les TPE, les PME, comme on le voit à la ville de Paris ou avec le Grand Paris Express, souligne le patron, également à la tête du XV du Val-de-Marne, groupement d’entreprises qui s’est constitué pour décrocher les marchés du supermétro. Au mieux, les PME deviendront des sous-traitants, au pire, elles disparaîtront. On a connu l’égide omnipotente des préfets avant 1968. Avec cette réforme, on se retrouverait avec une métropole omnipotente, composée de politiques».

Christophe Hillairet, 47 ans, président de la chambre d’agriculture d’Ile-de-France:

« En tant qu’agriculteur, donc habitant en zone rurale, j’ai du mal à m’inscrire dans cette idée de métropole et dans cette identité. L’agriculture ne peut pas se retrouver dans ce projet. D’ailleurs on ne parlera d’elle que de façon anecdotique. Ce n’est pas avec l’agriculture en ville qu’on sauvera les terres agricoles actuelles d’une urbanisation qui va encore se développer. Par ailleurs, sur le plan économique, cela n’apportera rien aux exploitants. Ils sont déjà régis par l’Europe avec la politique agricole commune, laquelle est déclinée au niveau national puis régional. Si on y ajoute une couche avec des directives venues du Grand Paris, on ne va plus rien y comprendre. On ferait mieux de se donner les moyens de retrouver une industrie agro-alimentaire en Ile-de-France, laquelle a totalement disparu.»

Séverine Leplus, directrice générale de Val-d’Oise habitat :

« Avec les communes, le département est l’acteur d’excellence pour coordonner les politiques de logement. Face aux rumeurs sur la disparition des départements, les trois risques majeurs sont la perte de la proximité, la perte de notre cohérence de territoire et la perte de notre capacité d’investissement, indispensable pour améliorer le cadre de vie des habitants, observe Séverine Leplus. Le département garantit l’équilibre de notre territoire, qui est très divers, rural à l’ouest, urbain à l’est. Les mesures du gouvernement pourraient assécher nos finances et annuler des constructions ou réhabilitations dans le Val-d’Oise, où nous gérons 20 000 logements. L’habitat est un secteur qui a besoin d’élus qui connaissent la réalité du terrain et les enjeux de demain. Nous avons besoin d’une métropole régionale… mais avec nos départements. »



31/01/2018

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