VANVES ACTUALITE

LUNDI 22 JUILLET 2019. Une histoire à Vanves qui se termine très bien

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Deux mois après un AVC, Carla, 15 ans, cartonne au brevet

L’histoire se termine très bien, comme la mention que cette collégienne a obtenue à son brevet malgré l’AVC qui l’a terrassée le week-end de Pâques.

 Carla a fait preuve d’une combativité acharnée après son AVC.
Carla a fait preuve d’une combativité acharnée après son AVC. LP/ Jean-Baptiste Quentin
 
 
 
 
 
 
 
 
Le 21 juillet 2019 à 16h12, modifié le 21 juillet 2019 à 16h25

Sur son carnet, le croquis d'un renard parfaitement réalisé contraste avec le second, un Pokémon, maladroit et enfantin. Entre ces deux dessins, Carla, 15 ans, a eu un AVC. Le 19 avril, cette collégienne a failli mourir dans la salle de bains de sa maison, à Vanves (Hauts-de-Seine). Trois mois plus tard, assise sur le canapé, ses longs cheveux tombant sagement sur son torse, elle est là, en vie. Sans séquelle. Son année scolaire ne se finit par sur cet accident. Mais sur sa réussite au brevet, qu'elle vient de décrocher avec mention Très bien. Une prouesse.

« Quand j'ai vu les résultats, je me suis dit, c'est pas possible, il y a une erreur », sourit-elle, fièrement. Derrière son corps frêle et son apparente timidité se dévoile une jeune fille, résiliente, d'une force insoupçonnée. Plus question de se plaindre, c'est passé. « Maintenant, j'en ris. » À ses côtés, sa maman Géraldine, plus peinée, avoue vivre « le contrecoup », « c'est vachement dur quand même. Un AVC à 15 ans, on se dit que ça ne peut pas arriver et c'est arrivé ».

«Je ne sentais plus le côté gauche de mon corps»

Ce vendredi soir du week-end de Pâques, Carla vient de finir sa dernière journée de stage chez un vétérinaire. C'est les vacances. Vers 20 heures, elle prend une douche et se pince le nez pour libérer ses oreilles bouchées par l'eau. « Juste après, je ne sentais plus le côté gauche de mon corps, ma vue s'est brouillée. » Elle s'allonge aussitôt pour que « ça passe », tapotant sur son téléphone ses symptômes, en quête d'une réponse puis se débat, au sol. C'est alors que sa petite sœur, Louise, 11 ans, l'entend pleurer et prévient aussitôt leur maman au rez-de-chaussée.

Géraldine monte, compose vite le 15 : « Je me suis souvenue qu'une paralysie d'un côté, c'était un AVC, je suis restée très calme. » À l'hôpital du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), une IRM confirme le diagnostic. Un caillot de sang a bouché une artère du cerveau. Difficile de savoir pourquoi. « C'est très rare à mon âge », relève Carla, d'un ton calme. Après avoir pris un traitement pour le dissoudre, elle passera deux jours en soins intensifs, quinze au service pédiatrie, entourée, sans relâche, de ses parents.

« Tout ce temps, j'étais dans un état de sidération, comme si je me dédoublais. Quand j'ai remercié les soignants d'avoir sauvé ma fille, ils m'ont dit, non, c'est vous qui l'avez sauvée, en réagissant vite. Si votre enfant a ces symptômes, surtout n'attendez pas, lâche Géraldine, s'excusant de pleurer. Ça me fait bizarre d'en reparler. »

«Je notais trois mots, je n'en pouvais plus»

Deux semaines plus tard, Carla reprend les cours. Elle marche encore difficilement, sa main tremble, comment va-t-elle pouvoir écrire, elle qui est gauchère ? « La première fois, je notais trois mots et j'en pouvais plus ». Si les professeurs sont aux petits soins, Carla ne s'écoute pas. « Je préférais monter les quatre étages jusqu'à la classe plutôt que prendre l'ascenseur. Je ne voulais surtout pas qu'on me traite différemment. »

Même si ses excellentes notes en contrôle continu lui assurent l'examen, Carla prend des photos des derniers cours, manque rarement l'école malgré la fatigue. Sa mère découvre, impressionnée, sa combativité acharnée.

Le jour du brevet, le 1er juillet, « je n'ai même pas eu besoin du tiers-temps en plus, sauf pour la rédaction », s'exclame cette bonne élève. Malgré un raté en histoire-géo, le résultat tombe : 16,26/20. Depuis, Carla s'est remise à dessiner, écrire des nouvelles, lire Sherlock Homes. « Je n'ai pas encore retrouvé ma vision périphérique mais ce n'est pas du tout dérangeant. »

«Je ne suis pas traumatisée»

Très surveillée, elle prend toujours de l'aspirine pour fluidifier son sang, doit refaire des IRM. « Elle s'est déjà bien remise, je trouve ça un peu incroyable, souffle sa petite sœur, espiègle. On rejoue comme avant. » Après deux séances avec le psy de l'hôpital, Carla n'éprouve plus le besoin de se confier.

 

« Quand j'y repense, je serre un peu les dents mais je ne suis pas traumatisée. » Persiste encore quelques mauvais rêves. « Ah bon ? » s'étonne sa mère. « Ben maman, t'en fais jamais toi des cauchemars ? » lui renvoie-t-elle. Bluffée par tant d'aplomb, Géraldine, acquiesce, en souriant.

 



22/07/2019

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