LE CERCLE/TRIBUNE - Face aux menaces de réduction budgétaire du Grand Paris Express, les maires de Vanves et de Cachan prennent la parole.

Nous sommes deux élus. Deux maires d'Ile-de-France dont les combats politiques ont souvent divergé. Nous n'avons pas le même parcours, mais nous sommes sur la même ligne :  la ligne 15 du Grand Paris Express. Ce nouveau métro, ce grand projet, nous le connaissons bien. L'un préside le conseil de surveillance de la Société du Grand Paris, l'entreprise publique qui construit le métro ; l'autre son comité stratégique, où siègent des élus de tout bord, mais aussi des représentants du monde économique et social.


Cet engagement sans faille en faveur du nouveau métro n'est pas le fruit du hasard. Aujourd'hui, pour rejoindre nos deux villes en transport en commun, il faut quarante-trois minutes. Demain, quand le Grand Paris Express sera en service, il en faudra sept !
Il faudra tenir bon pour défendre, le moment venu, le projet du Grand Paris Express.
Oui, nous sommes les témoins de cette transformation radicale que le Grand Paris Express porte en lui, avec ses 68 gares, ses 200 kilomètres de métro automatique en rocade qui vont façonner la métropole de demain. Aujourd'hui, certains semblent s'interroger sur le devenir de certaines des quatre nouvelles lignes du métro, d'autres s'inquiètent du calendrier de mise en service.
Nous y voilà. Depuis des mois, nous l'avions annoncé : il faudra tenir bon pour défendre, le moment venu, le projet du Grand Paris Express. Ce moment est donc arrivé.

Tremplin économique

Oui, il ne faut pas ralentir, car la construction du Grand Paris Express représente un tremplin économique, un levier de croissance et d'emploi pour l'Ile-de-France et notre pays. Les travaux engagés sur la seule ligne 15 Sud fournissent à ce jour de l'activité à 163 PME, dont la plupart sont des entreprises franciliennes. Et ce n'est que le début...

Il ne faut pas ralentir, car tout le monde attend le nouveau métro. Fruit d'une consultation inédite en Europe, le Grand Paris Express fédère tous les territoires, dans une métropole qui connaît tant d'inégalités géographiques ; il réunit les acteurs économiques, culturels et sociaux qui pourront enfin conforter leur place à l'échelle de la métropole, du MacVal, à Vitry-sur-Seine, à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil, du Vélodrome national de Saint-Quentin à  la U Arena de Nanterre, sans oublier les écoles et centres de recherche du plateau de Saclay et les trois aéroports franciliens. 

Ce nouveau métro fédère tous les élus locaux, qui, depuis le départ, sont écoutés et associés à ce projet : objet de consensus durable, le Grand Paris Express porte en lui cette capacité de dépassement et de rassemblement, dans un pays où les clivages partisans ont souvent paralysé de grands projets.

L'élan créé par le nouveau métro ne doit pas être brisé. Ce projet d'intérêt national a été l'un des arguments forts qui a permis à Paris de décrocher  les Jeux Olympiques et Paralympiques. Il est l'un des atouts majeurs de la candidature de la France à l'Exposition Universelle de 2025. Colonne vertébrale de la métropole, le Grand Paris Express est une réponse concrète aux enjeux de la COP21, en contribuant à la diminution de l'usage de la voiture individuelle et à l'amélioration des conditions de transport en Ile-de-France.

Moteur d'une métropole plus dynamique, plus inclusive et plus soutenable, le nouveau métro est un projet financé exclusivement par les ménages et les entreprises d'Ile-de-France. C'est un investissement pour la France qui n'impacte pas le budget de l'Etat alors qu'il profite au pays tout entier.

Mobilité pour tous

Le nouveau métro a aussi, et surtout, rendez-vous avec sa jeunesse, et c'est ce rendez-vous qu'il ne faut pas manquer. Ces jeunes qui, à Clichy ou à Montfermeil, mettent aujourd'hui une heure et vingt minutes pour faire un trajet entre leur domicile et l'université de Créteil, et qui feront, demain, ce même trajet en moins de trente minutes. Ou bien ces étudiants qui passent quarante-sept minutes pour aller de Massy à Orsay, où se situent les grandes écoles  du plateau de Saclay, tandis que les étudiants de demain pourront le faire en neuf minutes.

Ces jeunes ont besoin qu'on leur fournisse les clefs pour accéder aisément à la formation, à l'emploi, à la culture, aux loisirs, à tout ce qu'une métropole produit de richesses et de potentiels. Ces clefs, ce droit à la mobilité pour tous, c'est le Grand Paris Express.

Jean-Yves Le Bouillonnec est maire (PS) de Cachan et président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris. Bernard Gauducheau est maire (UDI) de Vanves et président du comité stratégique de la Société du Grand Paris.