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Elle s'appelait Monique. Elle était tous les jours dans le passage des reflets. Beaucoup d'émotion à Vanves

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Vanves-Malakoff : les habitués du métro pleurent Monique

>Île-de-France & Oise>Hauts-de-Seine>Vanves|Ariane Riou (avec A.L.)| 09 novembre 2017, 15h25 |3
Vanves, le 8 novembre 2017. Monique, 68 ans, faisait la manche depuis 30 ans dans le tunnel du métro Plateau de Vanves-Malakoff. Son décès attriste tous les habitués du métro qui ont confectionné un autel improvisé là où elle avait ses habitudes. LP/A.R.
 

Cette mendiante de 68 ans, qui avait ses habitudes dans le tunnel de la station de métro Plateau de Vanves-Malakoff, est décédée la semaine dernière. Provoquant la tristesse de ceux qui la côtoyaient.

« Elle faisait partie de notre vie. » Cette habitante de Vanves, la gorge nouée, pèse ses mots. « Elle », c’est Monique, une mendiante de 68 ans qui avait pour habitude, depuis des décennies, de s’installer sur un bout de carton dans le tunnel de la station de métro Plateau de Vanves-Malakoff, sur la ligne 13. Mercredi dernier, Monique s’est éteinte après avoir fait un malaise cardiaque près de la station, à Malakoff. Provoquant la tristesse des usagers.

« Elle était là tous les jours. Quand on partait ou rentrait du travail. On la connaissait tous. Je suis navrée », confie Blandine, une habituée de la station. « Elle ne demandait jamais rien. Mais lorsqu’on donnait, son visage s’illuminait. Elle était très gentille », confie Najia, 52 ans.

Les usagers ne l’ont pas su tout de suite. Ce n’est qu’une semaine après le drame qu’un autel improvisé, constitué de bouquets et de mots doux, a commencé à se former à l’endroit où elle s’installait régulièrement.

Depuis, à chaque arrivée d’une rame, les mots, les gestes sont les mêmes. Les voyageurs s’arrêtent. Et comprennent. Leur visage se décompose. Samir a les yeux humides. Il pose un genou à terre, sort une feuille et se met à écrire. « Toute ma petite famille l’adore. Ma femme lui apportait toujours des fruits. Et là, je dois rentrer leur annoncer ça… »

La ville de Malakoff va prendre en charge ses obsèques

Car chacun a son anecdote à raconter sur Monique, cette dame au visage « marqué » mais « doux », qui s’installait toujours avec son gobelet et sa cigarette et parfois « un bonnet sur la tête. » Cette dame dont finalement peu de monde connaissait le passé et l’histoire. Avec sa paroisse, Blandine lui « apportait des colis avec des boîtes de conserve et des friandises à chaque Noël ». Eliane, 61 ans, lui « a tricoté une écharpe il y a quelques années ». Sur le chemin de la messe, le dimanche, les deux enfants de Déborah, 40 ans, lui « donnaient toujours une pièce qu’ils avaient pris dans leur tirelire ».

Nabil, le fleuriste de la station, était très proche de Monique. « Quand je m’absentais, elle surveillait mes fleurs », se souvient le commerçant. La vague d’émotion le touche. « Les gens lui ont acheté des bouquets. J’en ai vu faire des prières… raconte-t-il. Moi-même quand je l’ai appris, je suis resté assis deux heures sur un banc sans pouvoir me lever. J’avais du mal à reprendre mes esprits. »

Monique était surtout très connue du côté Malakoff, où la ville a décidé de prendre en charge ses obsèques, dont la date n’a pas encore été fixée. Car depuis des années, « Momo », comme l’appelle affectueusement la maire (PCF) Jacqueline Belhomme, occupait une chambre dans un hôtel social de la commune. « On la connaissait très bien, témoigne l’élue. C’était une figure dans la ville. »

Si Monique, discrète sur sa vie personnelle, n’avait pas de famille, beaucoup à Malakoff la croisaient avec son compagnon, Mohamed, un sans domicile fixe… surnommé lui aussi « Momo » par les habitants.

 



10/11/2017

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