Mécontent. Bruno Retailleau a exprimé dimanche son agacement face aux attaques réitérées dont fait l'objet le projet de François Fillon, notamment de la part des sarkozystes. Invité du «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI», le coordinateur de la campagne du candidat de la droite et du centre a lancé: «François Fillon est la cible de tous. Peu importe, il trace son sillon, il est constant, il ne fera pas de zigzags.»
Répliquant au «chœur des pleureuses» - selon la formule de Fillon lui-même, jeudi dernier, lors d'un déplacement dans l'Ain - qui lui demande de faire davantage de place au social dans son programme, le président du groupe des Républicains au Sénat a répliqué: «Ce projet, on doit l'expliciter, en faire la pédagogie, l'enrichir. On y travaille.» Mais il a aussitôt ajouté: «Il ne faut pas attendre d'inflexion car c'est le projet qui va permettre de redonner l'espoir aux Français .»
Entouré de plusieurs personnalités proches de l'ancien président (Christian Jacob, François Baroin, Éric Woerth, Roger Karoutchi), mais aussi de Bruno Le Maire, Bruno Retailleau a affirmé qu'«il n'y a plus de fillonistes, de juppéistes, de sarkozystes» mais «une famille politique qui (…) va faire lever l'espérance». C'est d'ailleurs au nom de la nécessité de l'union qu'il a justifié le choix de François Fillon en faveur de Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) pour lui succéder aux législatives dans la 2e circonscription de Paris. «Rachida Dati est maire d'un très bel arrondissement (le VIIe) et député européen. Qu'est-ce qu'il faut de plus?», a-t-il taclé. Quant à NKM, qui était candidate à la primaire de la droite, Retailleau a reconnu qu'elle «exprime une ligne très minoritaire». «Mais quand il faut rassembler la famille, il faut le faire», s'est-il empressé d'ajouter.
Sur le fond, Retailleau a défendu pied à pied les propositions controversées du candidat Fillon qui inquiéteraient les électeurs: la hausse de deux points de la TVA sociale, la réforme de la Sécurité sociale, la suppression de 500 000 fonctionnaires… «Le modèle socialiste, c'est la casse sociale», a-t-il attaqué, soulignant que les Français veulent «le plein-emploi et la restauration de l'autorité de l'État».
«Il n'y a plus de fillonistes, de juppéistes, de sarkozystes mais une famille politique qui (…) va faire lever l'espérance»